Janvier 2022

Hévéaculture : Comment restaurer la santé des sols ?

Le projet FERTIM, mené depuis 2015 et qui se poursuivra jusqu’en 2024 au moins, est un exemple concret de l’engagement du Groupe pour une hévéaculture durable.
Financé par l’Institut Français du Caoutchouc, les sociétés Michelin, SIPH et Socfin, ce projet a pour objectif d'améliorer la fertilité des plantations d'hévéas pendant leur phase immature.

Ensemble, le Cirad, l’IRD, l’université Clermont Auvergne, l’université de Nangui Abrogoua à Abidjan en Côte d’Ivoire et les financeurs du projet ont développé et testé de nouveaux outils et pratiques pour améliorer la compréhension du fonctionnement biologique et minéral des plantations immatures d’hévéas.


Hévéaculture, décryptage
La culture de l’hévéa, arbre natif du bassin amazonien, s’est principalement développée en Asie du sud-est et en Afrique dans une moindre mesure.

Des porte-greffes sont élevés en pépinière pendant six mois avant d’être greffés. Ces petits hévéas sont ensuite transplantés en champ. Après environ 6 ans, ils atteignent une maturité permettant le début de la saignée à travers une incision de l’écorce. Une bonne gestion de l’écorce et un système d’exploitation rigoureux permettent de produire du latex pendant environ 30 ans. Il faut ensuite replanter avec une nouvelle génération d’hévéas pour limiter la pression sur de nouvelles zones foncières, et les techniques d’abattage en fin de cycle puis de replantation influent sur la structure des sols et leur santé.


Contribuer à la transition agroécologique des plantations d’hévéas
Dans le cadre du projet FERTIM, plusieurs techniques s’inscrivant dans une démarche agroécologique sont à l’essai, et différents niveaux de restitution des résidus d’abattage sont testés, combinés à l’installation d’une plante légumineuse de couverture.

Les premiers résultats et les observations menées par une équipe de chercheurs sur 2 sites en Côte d’Ivoire depuis 2017 confirment l’intérêt agronomique de cette solution agroécologique, qui permet une restauration rapide des principales fonctions du sol 18 mois après les perturbations liées à l’abattage, ainsi qu’une augmentation spectaculaire des niveaux de carbone stockés dans le sol, ce qui présage d’une amélioration durable de la fertilité et améliore l’empreinte globale de la filière caoutchouc naturel.


Les scientifiques poursuivent l’étude pour valider également le meilleur compromis entre la restauration de la fertilité des sols via la restitution des résidus et la valorisation économique du bois hors des parcelles.

Horizon humique développé de 15 cm, 6 ans après replantation avec restitution des résidus d’abattage et plante de couverture.

Des résultats prometteurs sur les pratiques agroécologiques pour une gestion durable des sols.
Les données récoltées participent à l’élaboration d’un outil d’aide au pilotage de la fertilisation des plantations immatures d’hévéas, qui permettra à terme un apport raisonné et fortement réduit d’engrais chimiques.

Ces résultats, majeurs pour les planteurs d’hévéas, ont été publiés en novembre dans Science of the Total Environment. Ils constituent une avancée importante pour les producteurs tant en termes d’optimisation des coûts que de durabilité écologique des plantations.



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